En 2021, Meta (anciennement Facebook) a investi plus de 10 milliards de dollars dans la création d’un univers virtuel. Certaines plateformes mettent en place des monnaies numériques internes dont la valeur fluctue indépendamment du marché extérieur. Les entreprises traditionnelles, du luxe à l’éducation, développent des stratégies spécifiques pour ces espaces connectés, contournant parfois les réglementations nationales.
Les utilisateurs peuvent acheter, vendre ou créer des biens numériques, tandis que des gouvernements envisagent déjà des taxes spécifiques pour ces transactions inédites. Les interactions sociales, économiques et culturelles s’y organisent selon des logiques propres, souvent déconnectées des modèles classiques d’Internet.
A lire en complément : Signification des milliards de paramètres dans LLM : Analyses et décryptages
Le métavers, un nouvel univers numérique en pleine expansion
Le métavers intrigue par sa faculté à mêler mondes numériques et quotidien concret. Si le terme surgit dans la littérature de Neal Stephenson dès les années 1990, puis s’invite sur grand écran avec Ready Player One, il est désormais ancré dans les stratégies d’innovation et les débats publics. En France, comme à l’échelle européenne, le métavers bouscule les repères : il remet en cause les usages numériques, mais aussi la façon dont l’économie s’articule en ligne.
Au cœur de ces mondes virtuels, chacun crée son avatar, explore des lieux partagés, échange, collabore, imagine, consomme. Le métavers, bien loin d’un simple jeu vidéo, ambitionne de prolonger la vie sociale et professionnelle sur Internet, sans rupture. Plusieurs univers coexistent : certains misent sur l’immersion intégrale, d’autres cherchent à connecter différentes plateformes, effaçant la ligne entre virtuel et réel.
A voir aussi : Digital : secteur le plus influencé par la transformation numérique ?
Pour donner une idée de la diversité des expériences proposées, voici quelques facettes marquantes du métavers :
- Vie numérique métavers : avatars personnalisés, biens digitaux, interactions sociales amplifiées
- Meta-univers : carrefour d’enjeux économiques, culturels, éducatifs
- Science-fiction et prospective : entre rêves technologiques et interrogations citoyennes
La dynamique d’investissement autour de ces univers numériques est fulgurante. Meta, Microsoft, Nvidia, sans oublier des acteurs européens, rivalisent pour s’imposer sur ce terrain mouvant, anticipant une transformation profonde de l’Internet. Les cadres légaux se retrouvent débordés face à ces territoires sans frontières, où les règles évoluent à une vitesse inédite. Fascination et prudence s’entremêlent alors que ce monde virtuel metaverse rebat les cartes de la vie connectée.
Comment fonctionne concrètement le métavers ?
Le métavers s’appuie sur un socle technologique de haut vol. Pour y entrer, la réalité virtuelle et la réalité augmentée sont devenues incontournables. Équipé d’un casque de réalité virtuelle comme l’Oculus Quest, l’utilisateur plonge dans des mondes virtuels conçus pour durer, interagir, immerger. Chaque action, chaque interaction s’appuie sur un réseau d’infrastructures numériques robustes et de serveurs capables d’absorber des flux massifs.
Dans cet environnement, l’utilisateur prend la forme d’un avatar. Ce double numérique circule, échange, façonne, achète, revend. L’économie du métavers gravite autour de la blockchain : elle assure la traçabilité, l’authenticité et l’unicité des biens numériques. Les crypto-monnaies servent de monnaie d’échange, tandis que les NFT (jetons non fongibles) attribuent une propriété numérique sur des œuvres d’art, des parcelles de terrain, des habits ou des outils.
Pour mieux cerner la structure de ces univers, on peut distinguer plusieurs piliers :
- Technologies immersives : réalité virtuelle, réalité augmentée, intelligence artificielle
- Échanges et transactions : blockchain, NFT, crypto-monnaies
- Expérience utilisateur : personnalisation, interactions sociales, création collaborative
Ici, la propriété numérique dépasse le simple achat : chaque transaction, chaque objet créé, chaque œuvre possède sa propre valeur. L’intelligence artificielle anime ces univers, orchestre les interactions, enrichit l’expérience. Le métavers n’est plus un scénario d’anticipation : il se construit au quotidien, à la croisée de la technologie et de la créativité collective.
Panorama des principales plateformes et expériences immersives
Le métavers s’organise autour de plateformes phares, chacune cultivant son identité, ses règles, ses communautés. Meta mise sur Horizon Worlds, un espace où socialisation, événements et réunions en ligne se mêlent à la création de jeux. Microsoft, avec Mesh, investit la sphère professionnelle : réunions immersives, collaboration en réalité mixte, intégration directe dans Teams.
Le secteur du jeu vidéo fait figure de pionnier. Sur Decentraland, créateurs et grandes marques s’aventurent : Carrefour, Nike ou Gucci y testent boutiques virtuelles et événements exclusifs. L’utilisateur y achète des terrains ou des objets sous forme de NFT, véritable marché parallèle. Roblox rassemble une immense communauté, entre jeux, concerts virtuels et expériences inédites, accessibles à tous. Nvidia, de son côté, propulse Omniverse, une plateforme taillée pour la création 3D, la simulation industrielle, la collaboration entre professionnels. Quant à Apple, son arrivée annoncée dans l’univers du métavers aiguise toutes les attentes.
Pour se repérer dans cette galaxie de plateformes, voici les axes majeurs :
- Horizon Worlds : socialisation, événements, espaces collaboratifs
- Decentraland : acquisition de terrains virtuels, expériences de marque
- Roblox : création communautaire, univers multiples
- Omniverse (Nvidia) : ingénierie et design collaboratif
Cette diversité façonne des usages nouveaux : expérimentation sociale, commerce, culture, mais aussi innovation technique. Les plateformes n’en finissent pas d’élargir le champ des possibles.
Quels usages et perspectives pour les utilisateurs curieux ?
Le métavers séduit désormais des profils variés, bien au-delà de la sphère des gamers. Désormais, la vie numérique s’étend du loisir à l’emploi, en passant par la création artistique et le lien social. Dans ces univers virtuels, l’expérimentation sociale rencontre des dynamiques économiques : on peut acquérir un terrain virtuel, vendre des objets via les NFT, ou assister à des concerts, expositions, événements immersifs.
De plus en plus d’entreprises françaises et européennes osent franchir le pas. Certaines réunissent déjà leurs équipes dans des bureaux entièrement virtuels, d’autres se lancent dans la commercialisation de produits digitaux inédits. Mais l’usage ne s’arrête pas à la consommation : il questionne la frontière entre monde physique et espace numérique, redéfinit la propriété et l’identité en ligne.
Voici quelques exemples concrets d’activités envisageables dans le métavers :
- Créer ou acheter une œuvre d’art numérique
- Participer à des jeux de coopération ou à des expériences sociales immersives
- Acquérir des terrains ou objets virtuels
- Développer des collaborations professionnelles dans des espaces de travail immersifs
Mais ce nouvel horizon apporte aussi son lot de défis : cybersécurité et protection de la vie privée sont sur le devant de la scène. Les utilisateurs doivent s’adapter à des modèles économiques inédits, tout en restant attentifs aux risques : usurpation d’identité, exploitation des données, failles techniques. Face à l’évolution rapide du secteur, la vigilance s’impose pour tous, particuliers comme entreprises.
Le métavers n’en est qu’au début de son histoire. Entre promesse d’un nouvel espace de liberté et défis inédits, il invite chacun à réinventer sa place dans cette nouvelle réalité numérique. Qui saisira l’opportunité de façonner les règles du jeu ?