Qui paie l’avocat en cas de gain : explications et règles à connaître

19 octobre 2025

Poignée de main entre un avocat et un client dans un bureau lumineux

1 200 euros. C’est le montant maximal que la Cour de cassation a déjà accordé pour rembourser les frais d’avocat d’un justiciable victorieux, tous contentieux confondus. Loin des honoraires réels, souvent bien plus élevés. Derrière cette donnée, une réalité têtue : gagner son procès ne signifie pas que la partie adverse règlera la note de votre avocat.

L’article 700 du Code de procédure civile trace une ligne claire : le juge peut ordonner à la partie perdante de rembourser tout ou partie des frais d’avocat engagés par le gagnant. Mais rien n’oblige le magistrat à couvrir l’intégralité du montant. La décision dépendra de son appréciation, guidée par le souci d’équité et la situation financière des parties.

Aucun barème ne vient fixer le montant. D’un dossier à l’autre, la somme accordée varie grandement. Certaines décisions ne retiennent qu’une portion des honoraires réellement déboursés, d’autres n’accordent rien, même en cas de victoire. L’incertitude demeure, attisant frustration et déception chez ceux qui pensaient récupérer chaque euro dépensé.

Comprendre l’article 700 du Code de procédure civile : à quoi sert-il vraiment ?

L’article 700 du Code de procédure civile intrigue plus d’un justiciable. Sa vocation : permettre au gagnant d’obtenir une indemnité pour une partie des dépenses engagées, notamment les honoraires d’avocat, c’est-à-dire les frais irrépétibles, ces sommes que la justice ne rembourse pas automatiquement.

Dans la pratique, le juge dispose d’une grande liberté. Il tranche au cas par cas, s’appuyant sur la nature du litige, la situation financière des parties et l’équité. Pas de tableau de correspondance, pas de règle inflexible : la somme allouée peut s’éloigner largement des montants réellement versés. Parfois, le juge choisit de ne rien accorder, en motivant sa décision. Cette marge d’incertitude nourrit les questions et, souvent, la frustration de la partie victorieuse qui découvre que le remboursement intégral n’est pas garanti.

Il faut aussi distinguer les dépens des frais irrépétibles. Les dépens regroupent notamment les frais d’huissier, d’expertise ou de signification. L’article 700, lui, vise à compenser les débours non couverts par ces dépens, en particulier les honoraires d’avocat. Cette nuance n’est pas anodine : elle influence la stratégie judiciaire et la décision d’engager ou non une action devant les juridictions civiles.

En somme, l’article 700 introduit une forme de compensation, limitée, soumise à l’appréciation du juge, influencée par la complexité du dossier, le niveau des frais engagés, et la situation des justiciables. Jamais une réparation totale, toujours un ajustement guidé par la singularité de chaque affaire.

Qui prend en charge les honoraires d’avocat en cas de victoire ?

Après une procédure judiciaire, la question du paiement des honoraires d’avocat s’impose rapidement. En France, chaque partie règle son propre conseil, conformément à la convention d’honoraires signée avec l’avocat. Ce contrat fixe le montant, les modalités de calcul et le règlement des honoraires.

Le juge, pourtant, peut condamner la partie perdante à verser une indemnité à la partie gagnante sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile. Ce montant reste à la discrétion du magistrat et n’aboutit jamais à un remboursement garanti à 100 %. Le client doit, quoi qu’il arrive, payer son avocat. Si la justice accorde une indemnité, le client se retournera ensuite vers la partie adverse pour obtenir la somme décidée.

Dans certains dossiers, une assurance de protection juridique peut intervenir. Selon le contrat souscrit, elle prend en charge tout ou partie des honoraires d’avocat. Parfois, l’assureur règle directement l’avocat, parfois il indemnise le client sur présentation de justificatifs. La couverture dépendra de la nature du litige, des garanties choisies, des plafonds prévus. Il faut vérifier ces paramètres : l’assurance ne couvre pas systématiquement tous les frais.

La question du paiement reste donc centrale dans la préparation de toute procédure. Il est vivement recommandé de formaliser une convention d’honoraires précise avec son avocat et d’interroger son assureur sur l’étendue de la protection juridique avant d’engager la moindre action.

Article 700 : fonctionnement, critères d’application et limites

Le fonctionnement de l’article 700 intrigue autant qu’il interroge. Cet article donne la possibilité au juge d’ordonner à la partie perdante le versement d’une indemnité pour couvrir, partiellement, les frais irrépétibles tels que les honoraires d’avocat non remboursés par les dépens.

Ce versement n’est jamais automatique. Plusieurs critères guident la décision du juge, que voici :

  • La nature et la complexité de l’affaire ;
  • Les ressources et la situation financière des parties ;
  • La part des honoraires réellement engagés ;
  • L’équité et les circonstances du litige.

La convention d’honoraires entre le client et l’avocat sert de référence mais ne s’impose en rien au juge, qui reste libre de fixer le montant qu’il estime adapté. L’indemnisation peut ainsi n’être que très partielle, parfois symbolique. Les frais d’avocat en matière de divorce ou de droit de la famille ne sont pas traités différemment des autres contentieux : il n’existe pas de grille spécifique, chaque dossier est examiné à l’aune de ses caractéristiques propres.

La vraie limite de l’article 700 ? Le pouvoir discrétionnaire du juge. Même en appel, la demande peut être renouvelée… sans aucune garantie d’obtenir davantage. Les professionnels du droit sont bien conscients : cet article représente une opportunité, pas un acquis. La prudence s’impose dans les attentes.

Frais d’avocat gagnés ou remboursés : ce que vous pouvez espérer concrètement

Remporter un procès ne rime pas avec remboursement intégral des honoraires d’avocat. La partie adverse ne règle jamais l’ensemble des coûts engagés. Le juge, via l’article 700, statue sur le montant à allouer : il s’agit d’une indemnité, rare sont les cas où elle équivaut à la totalité des sommes avancées. Le remboursement partiel reste la règle, fluctuant selon la complexité de l’affaire ou la qualité des arguments présentés.

Les honoraires couvrent de nombreux services : consultation, rédaction d’actes, audiences, échanges téléphoniques ou correspondances. Les frais annexes (huissier de justice, expertises) relèvent des dépens, parfois remboursés à part. Si une assurance de protection juridique intervient, elle prend en charge une partie ou la totalité des honoraires, mais toujours dans la limite des plafonds contractuels. Le cadre de la rémunération de l’avocat est posé par la convention d’honoraires, mais ce contrat n’oblige pas la juridiction quant au montant remboursé.

Dans le contexte d’un divorce par consentement mutuel, la question du remboursement se pose avec une acuité particulière. Les juges évaluent la situation de chaque partie, la nature du différend, et les ressources en jeu. L’indemnisation décidée ne répond à aucune règle automatique : d’un tribunal à l’autre, d’un dossier à l’autre, les pratiques varient, et les montants restent généralement modestes. Dans la grande majorité des cas, il faut s’attendre à ne récupérer qu’une fraction des sommes réellement versées.

Chaque contentieux raconte son histoire, chaque juge arbitre à sa façon. Pour le justiciable, la prudence s’impose : la satisfaction d’avoir obtenu gain de cause ne s’accompagne que rarement d’un remboursement total. Le rendez-vous avec la réalité judiciaire, c’est aussi celui avec l’imprévu.

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